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Itinérance


Bien que le phénomène de l’itinérance à Val-d’Or ne date pas d’hier – la Maison d’hébergement La Piaule a été fondée en 1984 pour s’attaquer à ce problème – la situation semble s’être détériorée au cours des dernières années, d’abord et avant tout pour les personnes sans-abri, mais aussi pour le reste de la communauté qui vit parfois certains contrecoups de l’augmentation du nombre de personnes vivant dans la rue avec des problèmes de consommation ou encore de santé mentale.

Nous vous présentons ici un portrait de l’itinérance à Val-d’Or, un aperçu des services offerts et une liste de recours s’offrant aux gens confrontés à des enjeux de sécurité ou de salubrité liés au phénomène d’itinérance au centre-ville.

Mieux comprendre pour mieux agir

TAPAJ

Avec le programme TAPAJ (Travail alternatif payé à la journée), La Piaule espère redonner de la confiance en soi à des usagers qui sont loin d’un emploi ou d’un projet de sortie de la rue. Le programme leur permet également de nouer des liens avec les intervenants et de changer l'image que la population se fait des personnes en situation de précarité.

PPCMA

Le PPCMA (poste de police communautaire mixte autochtone) est formé d'équipes de policiers et d’intervenants sociaux qui font à la fois de la prévention des méfaits, de l’accompagnement vers les services et de l’intervention lors de situations de crise, en collaboration avec le réseau de la santé et le milieu communautaire.

Petapan

Petapan est un projet de sécurisation culturelle, guidé par les personnes issues des Premières Nations et Inuit, qui va à la rencontre des usagers qui sont moins rejoints par les services standards et qui offre un multitude de services développés en misant sur la création de liens de confiance, essentiels pour agir de façon pertinente avec les personnes.

Chez Willie/Nigan

L'objectif de Chez Willie/Nigan est de renforcer le filet de sécurité autour des personnes en situation prononcée de vulnérabilité par une intervention culturellement pertinente et sécurisante ainsi que par un encadrement des démarches propre à leurs besoins.

La Piaule

Le centre La Piaule offre chaque jour des repas à prix minimes à près d’une centaine de personnes. Il offre également un milieu de vie où les gens peuvent entamer certaines démarches pour briser leur isolement social et reprendre le contrôle de leur vie. Enfin, La Piaule offre une trentaine de lits d’hébergement de type « milieu de vie » pour des gens en transition entre la rue et un logement.

Le comité stratégique en itinérance de Val-d'Or

Ce comité est formé de représentants de La Piaule de Val-d’Or, de la Sûreté du Québec (poste principal et poste de police communautaire mixte autochtone), du Centre d’amitié autochtone de Val-d'Or, de la Chambre de commerce et de la Ville de Val-d’Or, sous la coordination du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT).

Il a pour mission de mettre en commun les efforts de la communauté afin de :

  • Venir en aide aux personnes en situation d’itinérance, que ce soit pendant qu’elles sont dans la rue ou encore pour s’en sortir;
  • Prévenir l’itinérance;
  • Favoriser la cohabitation harmonieuse à Val-d’Or.

Un plan stratégique de lutte à l’itinérance – c’est-à-dire un plan contenant des actions structurées et reliées entre elles dans le but de changer durablement les choses – est suivi par le comité. Il permet de maximiser les efforts de tout le monde et de se donner des outils pour mesurer les progrès accomplis et les défis qu’il reste à relever.

Pour consulter la stratégie estivale 2023 :

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Info-Alliage

À raison de 4 fois par année, les partenaires en itinérance, regroupés sout l’appellation ALLIAGE, font paraître un bulletin d’information mettant en lumière leurs plus récentes actions en matière de prévention de l’itinérance et de soutien aux personnes en situation d’itinérance. 

Alliage - Volume 1

1 Numéro 1

2 Numéro 2

3 Numéro 3

Itinérance : de quoi parle-t-on?

Selon la Politique nationale de lutte à l’itinérance du gouvernement du Québec, l’itinérance présente toutes sortes de facettes dont il faut tenir compte. Bien sûr, elle correspond au fait de ne pas avoir de domicile stable, mais elle s’accompagne aussi d’une sorte de marginalisation, de coupure par rapport au reste de la communauté et des services qui y sont offerts. Par ailleurs, l’itinérance peut être causée par des facteurs propres à la personne (santé mentale, historique familial, perte d’emploi, toxicomanie, etc.), mais aussi par d’autres qui sont d’ordres sociaux (rareté de logements, pandémie, discrimination, etc.).Bref, c’est une situation complexe à laquelle on ne peut appliquer de solution unique.

L’itinérance est rarement le seul problème vécu par une personne. Elle s’accompagne souvent de l’une ou de plusieurs des situations suivantes :

  • Problèmes de santé mentale;
  • Toxicomanie (drogues et/ou alcool);
  • Difficulté à trouver ou à garder un logement;
  • Traumatismes intergénérationnels;
  • Contrecoups de la COVID-19;
  • Violence physique, psychologique ou sexuelle.

Le gouvernement du Québec, sur son site Web, fait la distinction entre trois types d’itinérances :

  • L’itinérance situationnelle : « situation des personnes qui sont temporairement sans logement mais qui parviennent à en retrouver un après avoir vécu un certain temps sans abri. C’est le type d’itinérance le plus fréquent. »
  • L’itinérance cyclique : « situation des personnes qui alternent entre des périodes où elles ont un logement et d’autres où elles vivent dans la rue. »
  • L’itinérance chronique : « situation des personnes qui n’ont pas occupé un logement depuis une longue période. C’est la forme d’itinérance la plus visible. Elle est moins fréquente que l’itinérance situationnelle, mais elle entraîne de nombreuses interventions et des coûts sociaux importants. »

Itinérance autochtone

Comme bien dans bien d’autres villes, dont Montréal ou Sept-Îles, l’itinérance à Val-d’Or atteint une forte proportion de membres des Premiers Peuples.

« Nous savons qu’avec environ 3% de la population canadienne, les peuples autochtones représentent 10% de la population itinérante du Canada […]. Il y a donc de toute évidence une dimension autochtone à l’itinérance qui s’explique par les conditions particulières vécues par les membres des Premières Nations, des conditions qui ne sont pas seulement d’ordre économique, mais aussi social, politique et culturel : inégalités sociales et économiques, exclusion sociale et tutelle politique combinant dramatiquement leurs effets. » (Mémoire sur le phénomène de l’itinérance chez les Autochtones en milieu urbain du Québec, Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec, 2018, pages 7 et 8)

Pourquoi ces personnes se retrouvent-elles à Val-d’Or plutôt qu’ailleurs?

  • Parce que Val-d’Or est un carrefour de services (éducation, santé et services sociaux, commercial, divertissement, etc.) pour les membres des Premières Nations, et ce depuis plusieurs décennies;
  • Parce que bien des gens à la recherche d’un nouveau départ peuvent trouver ici le soutien de proches ou de membres de leur famille;
  • Parce que Val-d’Or est à la fois assez près et assez loin de leur communauté;
  • Et probablement pour une foule d’autres raisons.

À méditer :

  • Ce ne sont pas toutes les personnes itinérantes qui sont autochtones;
  • Ce ne sont pas tous les membres des Premiers Peuples installés à Val-d’Or qui sont itinérants;
  • Ce ne sont pas toutes les personnes itinérantes membres des Premiers Peuples qui perturbent l’ordre et la quiétude en raison de comportements dérangeants.

La stratégie de l'été 2024

Afin de rendre la fréquentation du centre-ville plus agréable pour tout le monde et de se donner les moyens de mesurer les progrès accomplis, le Comité stratégique en itinérance de Val-d’Or a élaboré une stratégie d’action pour l’été 2024.

Nouvelles mesures
Certaines des mesures déployées dans les plans de 2022 et 2023 sont toujours de mise en 2024 et font partie du plan d’action, mais on compte également certaines nouveautés telles que  :

  1. L’installation par la Ville de Val-d’Or, dans le cadre de la revitalisation du centre-ville, de nouvelles caméras de surveillance, de même que la mise en place, par la Ville et la Sûreté du Québec, d’un tout nouveau registre de caméras de surveillance inspiré de celui de la Ville de Victoriaville;
  2. La mise en place de meilleurs moyens de communication avec la population en général et avec les gens d’affaires afin de recevoir les préoccupations de tout le monde, mais aussi de transmettre de l’information quant aux services offerts et aux recours qui s’offrent aux citoyens qui subissent les contrecoups ou qui sont témoins d’événements fâcheux; ces moyens incluent la mise en place de l’infolettre trimestrielle Info-Alliage, la création d’un outil simple d’information et de référence, des visites de commerces, rencontre de citoyens.nes lors d’événements publics, etc.

 

Efforts continus
Les partenaires d’ALLIAGE poursuivront certaines démarches et initiatives initiées au cours des deux derniers étés, telles que :

  • Propreté au centre-ville, entre autres grâce au programme de Travail alternatif payé à la journée (TAPAJ), un partenariat de la Piaule et de la Ville, qui s’ajoute aux autres efforts déployés par la Ville, dont le contrat d’entretien de certains espaces publics et le travail constant des équipes de nettoyage municipales;
  • Intervention auprès des PSI via le programme Petapan, dont le véhicule a bénéficié d’une cure de jouvence le transformant en centre d’intervention mobile avec espaces de rencontre, de création et de consultation médicale;
  • Animation du centre-ville par la Ville de Val-d’Or et l’initiative les Avenues d’la 3, incluant diverses activités culturelles et la mise en place du parcours d’ambiance;
  • Retour des cadets policiers – au nombre de 6 – et des patrouilles à pied au centre-ville.


Pour consulter la stratégie 2024 : 

 

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Archives 
Vous pouvez aussi consulter les archives concernant la stratégie 2023

Vous pouvez aussi consulter les archives concernant la stratégie 2022 :

 

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Qui appeler et quoi faire?

Qui appeler?

  • Pour une urgence

Si quelqu’un est en danger, si vous êtes témoin d’un crime ou d’un délit, ou si ressentez une menace, contactez la Sûreté du Québec au 310-4141 ou *4141 (avec un cellulaire). 

  • Pour des questions ou des commentaires

Si vous désirez partager vos observations, des solutions, votre insatisfaction, ou une situation qui se répète et que vous souhaitez voir cesser, contactez la ligne Info-Itinérance au 819 824-9613 poste 2247.

  • Pour ce qui touche la salubrité ou la propreté

Si vous observez un problème en lien avec l’entretien des rues ou des parcs, la propreté dans les ruelles, un acte de vandalisme ou les toilettes portatives au centre-ville, contactez la Ville de Val-d’Or au 819 824-9613 poste 2247.

Comment contribuer à améliorer la situation?

Voici quelques ressources et pistes d'action :

  • Contribuons à garder notre ville propre.

Disposez de vos déchets dans les poubelles et n’hésitez pas à nettoyer devant votre commerce, dans
les parcs et dans les espaces publics. Bien sûr, il est fâchant de devoir ramasser pour d’autres, mais nous devons, ensemble, briser le cercle vicieux de la négligence et de l’indifférence!

  • Soyons des ambassadeurs de notre milieu de vie.

Nos paroles ont un impact sur la perception que nous nous faisons du centre-ville et de la situation de l’itinérance. Il n’est pas question ici de déformer la réalité pour l’embellir, mais il ne faut pas davantage tout noircir et déprécier parce que la situation nous déplaît. Gardons espoir et agissons ensemble : c’est là le meilleur moyen d'améliorer la situation.

  • Nourrissons la gentillesse et l’entraide.

Plutôt que la peur et le mépris. Certaines personnes itinérantes sont plutôt malcommodes, mais la plupart sont gentilles et inoffensives. Un sourire et une salutation cordiale ont plus d’impact qu’on le croit.

  • Signalez les situations problématiques.

Partagez sans hésiter vos observations, informez la police quand il y a méfait ou crime. Le but n’est pas de criminaliser la misère, mais de documenter la situation et de se donner les moyens d’agir.

Vous pouvez aussi télécharger notre dépliant.

Les services offerts aux personnes en situation d'itinérance

De nombreux partenaires viennent en aide aux personnes en situation d’itinérance afin de leur permettre répondre à leurs besoins de base en toute dignité et en toute sécurité.

  • La Piaule :La Piaule est un hébergement d’urgence offrant chaque jour des repas à prix minimes à près d’une centaine de personnes. Elle est également un milieu de vie où les gens peuvent entamer certaines démarches pour briser leur isolement social et reprendre le contrôle de leur vie. On y distribue vêtements et produits d'hygiène.
  • Le Dortoir et Le Site non traditionnel (SNT) :Le Dortoir et Le Site non traditionnel (SNT) sont deux sites d’hébergement d’urgence accueillant même les gens intoxiqués, tous deux gérés par la Piaule. Se trouvent respectivement au sous-sol de la Piaule et au 1258, 3e Avenue. Les usagers peuvent y prendre une douche, laver leurs vêtements et y manger un peu.
  • Chez Willie : Un lieu de répit pour personnes itinérantes, intoxiquées ou non, ouvert en après-midi et début de soirée. Administré par le Centre d’amitié autochtone.
  • Poste de police communautaire mixte autochtone (PPCMA) : Il est formé d'équipes de policiers et d’intervenants sociaux qui font à la fois de la prévention des méfaits, de l’accompagnement vers les services et de l’intervention lors de situations de crise, en collaboration avec le réseau de la santé et le milieu communautaire.
  • Cadets policiers : Au nombre de quatre (plutôt que 2 au cours des années passées), ces policières et policiers en devenir (étudiants en Techniques policières) sont une présence constante au centre-ville, chaque jour de la semaine. N’ayant pas le pouvoir d’arrestation ou d’émission de constat, ils peuvent tout de même intervenir dans certaines situations, porter secours aux gens qui fréquentent le centre-ville et signaler les situations urgentes ou dangereuses.
  • Clinique TAO, Clinique Pikatemps et Centre de prévention de surdoses : L'une offre des services aux personnes utilisatrices de drogues par injection; l'autre fait la promotion de comportements sécuritaires en matière d’utilisation de seringues et d’habitudes sexuelles. Le Centre de prévention des surdoses, quant à lui, est un projet pilote visant à sauver des vies dans un contexte de crise des opioïdes.
  • Dépannage alimentaire : Service du Centre de bénévolat de Val-d'Or consistant en la distribution de denrées en cas d’urgence.
  • Service d’entraide familial : L'organisation offre des vêtements usagés à petits prix.
  • Petapan, intervention de proximité : Petapan ( « Premières lumières de l'aube » en langue Anishnabemowin) est un centre d'intervention mobile aménagé dans un véhicule récréatif. Il sillonne les rues du centre-ville avec à son bord des intervenants de différentes organisations pour donner des soins, créer des liens et faire de la prévention auprès des gens de la rue.

Quoi dire à mon enfant?

Le fait de croiser des personnes itinérantes peut susciter des questions chez les enfants, voire certaines craintes. Voici quelques pistes de discussion pour faire de ces interrogations une occasion d’apprentissage.

  • Demandez à votre enfant quelles émotions il ressent en voyant ces personnes;
  • Rassurez-le en lui disant que l’itinérance n’est pas une punition, mais plutôt une situation temporaire, le résultat d’une série de malchances dont on peut se relever;
  • Dites-lui que plein de gens travaillent à aider ces personnes à se sortir de cette situation;
  • Dites-lui que ces gens sont surtout dangereux pour eux-mêmes, pas vraiment pour les autres citoyens;
  • Enfin, vous pouvez leur dire qu’il n’est pas nécessaire de donner de l’argent pour aider : un sourire et un « Bonjour! » peut parfois rapporter bien plus aux gens de la rue, soit le sentiment d’exister et de mériter qu’on s’intéresse à eux.

Dépliant 2023

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