Itinérance : de quoi parle-t-on?
Selon la Politique nationale de lutte à l’itinérance du gouvernement du Québec, l’itinérance présente toutes sortes de facettes dont il faut tenir compte. Bien sûr, elle correspond au fait de ne pas avoir de domicile stable, mais elle s’accompagne aussi d’une sorte de marginalisation, de coupure par rapport au reste de la communauté et des services qui y sont offerts. Par ailleurs, l’itinérance peut être causée par des facteurs propres à la personne (santé mentale, historique familial, perte d’emploi, toxicomanie, etc.), mais aussi par d’autres qui sont d’ordres sociaux (rareté de logements, pandémie, discrimination, etc.).Bref, c’est une situation complexe à laquelle on ne peut appliquer de solution unique.
L’itinérance est rarement le seul problème vécu par une personne. Elle s’accompagne souvent de l’une ou de plusieurs des situations suivantes :
- Problèmes de santé mentale;
- Toxicomanie (drogues et/ou alcool);
- Difficulté à trouver ou à garder un logement;
- Traumatismes intergénérationnels;
- Contrecoups de la COVID-19;
- Violence physique, psychologique ou sexuelle.
Le gouvernement du Québec, sur son site Web, fait la distinction entre trois types d’itinérances :
- L’itinérance situationnelle : « situation des personnes qui sont temporairement sans logement mais qui parviennent à en retrouver un après avoir vécu un certain temps sans abri. C’est le type d’itinérance le plus fréquent. »
- L’itinérance cyclique : « situation des personnes qui alternent entre des périodes où elles ont un logement et d’autres où elles vivent dans la rue. »
- L’itinérance chronique : « situation des personnes qui n’ont pas occupé un logement depuis une longue période. C’est la forme d’itinérance la plus visible. Elle est moins fréquente que l’itinérance situationnelle, mais elle entraîne de nombreuses interventions et des coûts sociaux importants. »
Itinérance autochtone
Comme bien dans bien d’autres villes, dont Montréal ou Sept-Îles, l’itinérance à Val-d’Or atteint une forte proportion de membres des Premiers Peuples.
« Nous savons qu’avec environ 3% de la population canadienne, les peuples autochtones représentent 10% de la population itinérante du Canada […]. Il y a donc de toute évidence une dimension autochtone à l’itinérance qui s’explique par les conditions particulières vécues par les membres des Premières Nations, des conditions qui ne sont pas seulement d’ordre économique, mais aussi social, politique et culturel : inégalités sociales et économiques, exclusion sociale et tutelle politique combinant dramatiquement leurs effets. » (Mémoire sur le phénomène de l’itinérance chez les Autochtones en milieu urbain du Québec, Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec, 2018, pages 7 et 8)
Pourquoi ces personnes se retrouvent-elles à Val-d’Or plutôt qu’ailleurs?
- Parce que Val-d’Or est un carrefour de services (éducation, santé et services sociaux, commercial, divertissement, etc.) pour les membres des Premières Nations, et ce depuis plusieurs décennies;
- Parce que bien des gens à la recherche d’un nouveau départ peuvent trouver ici le soutien de proches ou de membres de leur famille;
- Parce que Val-d’Or est à la fois assez près et assez loin de leur communauté;
- Et probablement pour une foule d’autres raisons.
À méditer :
- Ce ne sont pas toutes les personnes itinérantes qui sont autochtones;
- Ce ne sont pas tous les membres des Premiers Peuples installés à Val-d’Or qui sont itinérants;
- Ce ne sont pas toutes les personnes itinérantes membres des Premiers Peuples qui perturbent l’ordre et la quiétude en raison de comportements dérangeants.